Je m’appelle Sylvie Mérienne et je joue au blackball depuis 1990. J’ai débuté à l’AFFEBAS, à une époque où le billard commençait à se structurer et à gagner en visibilité. En 2017, j’ai découvert la Fédération Française de Billard (FFB) grâce à l’ASPTT de Lorient, où j’ai retrouvé un esprit sportif et convivial qui m’a donné envie de m’investir davantage.
Très vite, j’ai voulu partager ma passion, en particulier avec les plus jeunes. J’ai donc passé mon Certificat Fédéral d’Animateur, ce qui m’a permis d’enseigner la pratique du billard aux enfants. Transmettre, expliquer et voir la progression des jeunes joueurs a été une expérience extrêmement enrichissante.
C’est dans cette même logique de partage et d’engagement que j’ai décidé de devenir arbitre. Être arbitre, c’est avant tout contribuer au bon déroulement du jeu, mais aussi mieux comprendre les règles et les subtilités du blackball. Cela m’a permis de développer davantage de rigueur, de concentration et de sang-froid, tout en restant proche des joueurs et du jeu que j’aime tant.
Je suis devenue arbitre à la suite d’une formation qui m’a été proposée. Comme j’aime relever de nouveaux défis, je me suis dit : « Pourquoi pas ? » C’était l’occasion d’approfondir mes connaissances du billard, de mieux comprendre toutes les règles et les différentes situations de jeu. Cette expérience m’a beaucoup apporté, aussi bien sur le plan technique que personnel.
Le cursus pour devenir arbitre, à l’époque où j’ai passé la formation, commençait dès le vendredi soir avec un QCM de 60 questions portant sur les règles du blackball. En fonction du résultat obtenu, nous passions ensuite à la partie pratique le lendemain, en arbitrant une partie sur le tournoi, donc en situation réelle. C’était une expérience très formatrice, qui permettait de mettre directement en application les connaissances acquises et de se confronter à la réalité du jeu.
Aujourd’hui, la formation des arbitres a été améliorée. Elle se déroule désormais sur le site de la Fédération, où les candidats peuvent consulter les documents officiels, s’entraîner avec des quiz, puis passer un quiz final d’évaluation. Si le résultat est positif, le candidat participe ensuite à une formation pratique sur la table pour se préparer à son évaluation en situation réelle. Il devra alors arbitrer une finale et sera évalué sur sa prestation. S’il obtient le résultat attendu, il devient arbitre de ligue, reçoit son diplôme, son écusson d’arbitre et son polo officiel.
J’ai donc commencé par ce diplôme. En 2022, lors des Championnats du Monde à Albi, la Fédération recherchait des arbitres volontaires. Je me suis dit : « Pourquoi pas ? » C’était une belle occasion de vivre un grand événement de l’intérieur. Mais pour pouvoir arbitrer une compétition nationale, il fallait être arbitre fédérale. On m’a donc proposé de passer au niveau supérieur — encore un défi que j’ai eu plaisir à relever !
J’ai dû repasser le QCM et valider ma formation lors d’une évaluation pratique sur un tournoi national. C’était un moment intense et stressant, car je me retrouvais face à des joueurs de très haut niveau, dont certains étaient même champions du monde. Malgré l’angoisse, j’ai adoré cette expérience : je me suis vraiment sentie à ma place. C’était un mélange de stress, de fierté et d’émotion — la satisfaction d’être là, au cœur de la compétition.
Ce nouveau statut d’arbitre fédérale m’a permis de participer à cette grande compétition, les Championnats du Monde. Ce fut un moment exceptionnel, une expérience unique où j’ai pu rencontrer les plus grands joueurs mondiaux, venus de nombreux pays. J’ai aussi ressenti une vraie reconnaissance pour cette fonction parfois difficile. Être arbitre, c’est accepter la pression, parfois les reproches, mais je ne garde que le positif : nous sommes indispensables au bon déroulement des compétitions et nous jouons un rôle essentiel de médiateur entre les joueurs, dans le respect du jeu et de ses valeurs.
Aujourd’hui, avec l’expérience acquise auprès des formateurs et des instructeurs d’arbitres, je suis devenue instructrice d’arbitres. Ce rôle me permet de partager mon expérience avec les futurs arbitres et de valider leurs diplômes. C’est une mission que j’apprécie énormément, car elle me permet de transmettre tout en continuant à apprendre moi-même.
En effet, il existe tellement de situations différentes sur une partie de billard que tout ne peut pas être écrit dans le code d’arbitrage. Et quand j’ai un doute, je me tourne toujours vers mes formateurs, pour rester juste et progresser encore.
Parfois, il est difficile de trouver les mots justes pour décrire tout ce que je ressens en tant qu’arbitre. C’est une expérience unique, mêlant passion, engagement, concentration et émotion. Être arbitre, c’est avant tout aimer profondément le billard et vouloir en préserver l’esprit. Chaque match arbitré est une nouvelle aventure, avec ses défis, ses imprévus et aussi ses belles satisfactions. Je me sens fière et honorée de contribuer, à ma manière, à la vie de ce sport qui m’accompagne depuis tant d’années.
À tous ceux qui hésitent à franchir le pas, je dirais que devenir arbitre, c’est vivre le billard autrement. C’est découvrir une autre facette de ce sport que nous aimons : la maîtrise des règles, le respect, la rigueur et la transmission. L’arbitrage, c’est aussi une belle école de confiance en soi : on apprend à gérer la pression, à prendre des décisions justes et à rester calme, même dans les moments tendus. Mais surtout, c’est une aventure humaine extraordinaire : on fait de belles rencontres, on partage, on apprend et on grandit à chaque compétition. Alors, si vous aimez le billard et que vous avez envie de vous impliquer davantage, osez ! Devenir arbitre, c’est contribuer à la vie de notre sport, faire avancer la discipline et porter haut les valeurs du blackball.
Sylvie Mérienne
Si vous aussi, vous voulez devenir arbitre dans votre discipline de coeur, suivez ce lien :
https://sites.google.com/view/arbitrebillard/accueil
Sans arbitre, pas de compétitions, pas de compétiteurs.......